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Dans les Charentes, une charte qualité de l’eau coconstruite par les OS

Une vingtaine de participants étaient présents, vendredi 6 septembre, à Saintes (Charente-Maritime), pour la dernière réunion, avant de nouveaux travaux en groupes plus restreints.

Les travaux lancés au printemps sur une nouvelle filière céréales locales et durables en Charente et Charente-Maritime ont abouti à l’élaboration d’une charte « Qualité de l’eau », à laquelle les OS locaux ont contribué, et dont Coopérative U s’est déjà emparée. Retours d’expérience avec le Naca et Océalia après la réunion de restitution du 6 septembre.

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Pour son projet de stage de fin d’étude, Lukas Germain, encadré par Eau 17 et EPTB Charente, structures portant des actions sur les captages prioritaires en Charente et Charente-Maritime, s’est penché sur la création d’une nouvelle filière blé. La première réunion a eu lieu fin avril et, depuis, les parties prenantes ont planché sur le sujet.

« Nous avons fait des réunions collectives et des entretiens individuels », retrace Lukas Germain. Parmi les structures impliquées, outre Eau 17 et EPTB Charente, on retrouve des OS (Océalia, Union Entente, Naca, Piveteau, Meunerie de Sainte-Sévère…) ainsi que les chambres d’agriculture des deux départements, et Bio Nouvelle-Aquitaine.

Une baguette chez Coopérative U

En mai, « nous avons rencontré Coopérative U, qui nous a fait une proposition, raconte Lukas Germain. Il leur manquait en rayon une baguette Nouvelle-Aquitaine », et l’initiative les intéressait. La charte « Qualité de l’eau » élaborée va être intégrée à leur référentiel, et des discussions sont engagées avec deux coopératives (Océalia et Union Entente) pour contractualiser 500 t pour la récolte 2025. « Ils voulaient que ce soit une coopérative, et non un négoce », précise Lukas Germain.

Quant à la charte, elle s’attaque à plusieurs facettes de l’itinéraire technique, avec cinq prérequis. Concernant les produits phytosanitaires, les agriculteurs s’engagent à diviser par deux par rapport à la dose homologuée les quantités de métaldéhyde, chlortoluron et glyphosate. Pour éviter les effets de report, l’IFT annuel des parcelles engagées, moyenné sur trois ans, ne doit pas dépasser 1,5. La fertilisation, avec utilisation d’un OAD ou fractionnement des apports, les couverts et les infrastructures agroécologiques font aussi l’objet d’items. Ces prérequis sont complétés par une liste de « bonnes pratiques complémentaires », comme du désherbage mécanique. Elles permettent d’obtenir des points pour atteindre un score, croissant avec les années d’engagement. « L’idée, c’est de choisir ce qui est adaptable à son système », explique Lukas Germain.

Intégrer la charte dans d’autres référentiels

L’objectif n’est pas de créer un nouveau label, mais d’intégrer la charte dans des démarches déjà existantes, comme CRC ou Agri Confiance. L’engagement de Coopérative U est un premier pas, mais le projet continue, avec des travaux en groupes plus restreints.

Le Négoce agricole Centre-Atlantique « est un partenaire historique des actions mises en place » sur ces bassins de captage, contextualise Nicolas Pugeaux, chargé de mission Eau-environnement au Naca, qui s’est impliqué dans la construction de la charte. « On est favorable aux actions mises en place au niveau filière, pour avoir une pérennité dans le temps. L’agriculteur doit s’y retrouver d’un point de vue économique. » Le Naca va continuer de suivre le sujet : une réunion est notamment prévue à l’automne avec les négociants pour faire le point sur le projet et échanger sur la suite.

Articulation avec le Sillon responsable

Océalia fait partie des structures ayant été consultées pour la création de la charte. « On travaille beaucoup sur la qualité de l’eau, on a par ailleurs rencontré les animateurs de bassins versants locaux pour leur présenter le Sillon responsable », explique Thomas Perrier. Le coordinateur filières et transition agroécologique reconnaît que les critères choisis sont le fruit d’un délicat équilibre. « Il faut à la fois que les mesures soient efficaces au niveau environnemental, et qu’elles soient simples à mettre en œuvre pour les agriculteurs. »

Quant à la suite, « la question, c’est la valorisation pour les agriculteurs. C’est pertinent de développer ce genre d’outil dans les zones de captage, mais pour que les agriculteurs s’engagent il faut une logique de filière », analyse Thomas Perrier. Océalia fait partie des coopératives en discussion avec Coopérative U sur une filière blé, avec la charte intégrée au cahier des charges. Autre interrogation : « Il faut aussi voir comment la charte s’intègre dans les référentiels de chacun, à savoir chez nous le Sillon responsable. »

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